TSH, T3, T4 interprétation et régulation des hormones thyroïdiennes
- Llusca Aurélie

- 25 sept.
- 8 min de lecture

TSH, T3, T4… Ces trois marqueurs sanguins sont incontournables lorsqu’il s’agit d’évaluer le fonctionnement de la thyroïde. Pourtant, leur interprétation reste souvent floue pour celles et ceux qui découvrent leurs résultats. L’interprétation de la TSH, de la T3 et de la T4 demande en effet une vision globale et ne peut pas se limiter à une simple lecture de chiffres.
Dans cet article, je vous propose de comprendre pas à pas le rôle de chaque hormone, les mécanismes de régulation, mais aussi les limites des bilans classiques et l’apport de la naturopathie pour mieux accompagner votre équilibre hormonal.
Pour mieux situer le rôle de ces hormones, je vous conseille de découvrir d’abord mon article sur le fonctionnement global de la thyroïde, qui explique son rôle de chef d’orchestre dans l’organisme.
Mécanisme de régulation des hormones thyroïdiennes (TSH, T3, T4)
Comprendre le rôle de la TSH, de la T3 et de la T4, ainsi que leur régulation, est essentiel pour décrypter un bilan thyroïdien. L’interprétation de la TSH, de la T3 et de la T4 repose sur la compréhension de ce dialogue permanent entre le cerveau et la glande thyroïde, connu sous le nom d’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien.
La production de l’hormone thyroïdienne T4 (thyroxine)
Tout commence dans le cerveau. L’hypothalamus sécrète la TRH (Thyrotropin Releasing Hormone), qui stimule l’hypophyse à produire la TSH (Thyroid Stimulating Hormone).
Sous l’influence de la TSH, la thyroïde se met en marche et commence à fabriquer ses hormones.
Cette fabrication repose sur deux éléments fondamentaux :
La tyrosine, un acide aminé que l’on retrouve dans les protéines animales (œufs, poissons, viandes) et végétales (oléagineux, légumineuses).
L’iode, un minéral principalement présent dans les produits de la mer, les algues et le sel iodé.
Avec l’aide d’une enzyme clé, la thyropéroxidase (TPO), ces deux nutriments participent à une série de réactions chimiques aboutissant à la synthèse de la thyroxine (T4).
La T4 est produite en grande majorité par la glande thyroïde. C’est une forme de réserve, une hormone de stockage, peu active sur le plan biologique. Pour être pleinement fonctionnelle, elle doit être convertie en une autre hormone : la T3.
Conversion de la T4 en T3 active (triiodothyronine)
La triiodothyronine (T3) est beaucoup moins connue que la T4, mais c’est en réalité l’hormone la plus intéressante. Contrairement à la T4, c’est une hormone active : elle transmet directement le message aux cellules cibles et déclenche les réactions métaboliques nécessaires.
La conversion de la T4 en T3 se fait dans les tissus périphériques, principalement dans le foie, mais aussi dans les reins, les muscles et l’intestin (grâce au microbiote). Ce processus est assuré par une enzyme appelée 5’-désiodase, qui retire un atome d’iode à la T4 pour former de la T3 active.
Pour que cette transformation soit efficace, l’organisme a besoin de cofacteurs nutritionnels :
Sélénium, indispensable au fonctionnement de la 5’-désiodase.
Zinc et fer, qui participent à l’équilibre enzymatique.
Magnésium, cofacteur de nombreuses réactions métaboliques.
Vitamines A, B6, B9, B12 et D, qui soutiennent la conversion et la communication hormonale.
👉 En résumé : la T4 constitue le stock, mais c’est la T3 qui agit concrètement. La qualité de votre alimentation et l’état de vos organes de conversion (foie, intestin, reins) conditionnent donc directement l’efficacité de vos hormones thyroïdiennes.
Malheureusement, le dosage de la T3 libre est encore trop rarement réalisé dans les bilans sanguins de routine. Certains endocrinologues le prescrivent systématiquement, mais cela reste une minorité. Pourtant, c’est une donnée essentielle : sans mesure de la T3, on risque de passer à côté d’un déséquilibre, même quand la T4 semble « correcte ».
Le transport des hormones thyroïdiennes : le rôle des protéines porteuses
Une fois produites par la thyroïde, les hormones T3 et T4 ne circulent pas librement dans le sang. Elles voyagent grâce à des protéines de transport, qui les stabilisent et régulent leur disponibilité pour les tissus.
La principale protéine est la thyroxine-binding globulin (TBG), qui transporte environ 70% des hormones thyroïdiennes dans la circulation. Les autres protéines impliquées sont :
La transthyrétine (TTR), anciennement appelée pré-albumine (≈ 10–15 %),
L’albumine, qui assure un transport plus diffus (≈ 10–15 %).
👉 Seule une faible fraction libre (FT3 et FT4) est biologiquement active. C’est pourquoi ce sont ces formes libres que l’on dose en priorité.
💡 À noter : en cas de ralentissement thyroïdien, il est important de penser aussi à l’équilibre œstrogènes/progestérone. Une hyperœstrogénie relative (excès d’œstrogènes non compensé par la progestérone) peut augmenter la TBG et donc réduire la disponibilité des hormones libres, accentuant les symptômes d’hypothyroïdie.
Le rétrocontrôle : un système d’auto-régulation
Le corps humain est doté d’un mécanisme d’une grande intelligence pour maintenir l’équilibre hormonal : le rétrocontrôle négatif.
Concrètement, les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) exercent un feed-back permanent sur l’hypophyse et l’hypothalamus :
Si les taux de T3 et T4 baissent, l’hypophyse augmente la sécrétion de TSH afin de stimuler davantage la thyroïde.
Si les taux de T3 et T4 s’élèvent trop, l’hypophyse freine sa production de TSH, ce qui ralentit la fabrication d’hormones thyroïdiennes.
👉 C’est un peu comme un thermostat qui régule la température de votre maison : quand il fait trop froid, le chauffage se déclenche ; quand il fait trop chaud, il s’arrête.
Ce rétrocontrôle assure une stabilité hormonale en ajustant en permanence la quantité d’hormones disponibles, pour que vos cellules reçoivent toujours la bonne information au bon moment.
Mais si un maillon de cette chaîne (hypothalamus, hypophyse, thyroïde, foie, intestin…) se dérègle, l’équilibre global peut être compromis, entraînant les symptômes d’hypo- ou d’hyperthyroïdie.

La T3 reverse (rT3) : la voie “frein” de la thyroïde
La T3 reverse (rT3) est une hormone structurellement proche de la T3, mais inactive. Elle peut se fixer sur les mêmes récepteurs que la T3 active, sans déclencher de réponse : c’est ce qui en fait une voie “frein” pour l’organisme.
Normalement, la thyroïde produit surtout de la T4, qui sera convertie en T3 active. Mais dans certaines conditions, cette conversion est détournée au profit de la T3 reverse.
👉 Conséquence : la production de rT3 ralentit l’activité hormonale globale et abaisse le métabolisme de base.
Pourquoi ce mécanisme existe-t-il ?
Ce phénomène est en réalité un mécanisme d’adaptation. En période de famine ou de privation énergétique, le corps limite volontairement sa dépense calorique en produisant davantage de rT3. Cela permet de préserver l’énergie vitale et d’augmenter les chances de survie.
Cependant, ce système protecteur peut s’activer à tort dans des situations modernes (stress, maladie, carences), entraînant une hypothyroïdie fonctionnelle : la thyroïde est intacte, mais l’organisme agit comme si elle fonctionnait au ralenti.
Causes fréquentes d’une conversion excessive T4 → rT3
Restriction calorique / jeûnes stricts
Stress chronique, élévation du cortisol ou syndrome de Cushing (hypercortisolisme)
Maladies infectieuses ou inflammatoires aiguës
Affections hépatiques (foie surchargé, maladies chroniques)
Chirurgie, traumatisme, prise de cortisone
Dysbiose intestinale perturbant la conversion
Carences nutritionnelles : fer, iode, sélénium, zinc, magnésium, vitamines A, B, D
TSH, T3, T4 : interprétation des bilans thyroïdiens
L’interprétation de la TSH, de la T3 et de la T4 n’est pas toujours évidente. Beaucoup de personnes reçoivent leurs résultats sans vraiment comprendre ce que signifient ces chiffres. Pourtant, derrière ces trois marqueurs se cachent des informations essentielles sur l’équilibre thyroïdien.
Le dosage sanguin des hormones thyroïdiennes est un outil précieux, mais son interprétation reste un sujet délicat et controversé. Les valeurs dites « normales » varient non seulement d’un laboratoire à l’autre, mais aussi d’un pays à l’autre, et elles évoluent au fil du temps selon de nouveaux critères retenus par la recherche médicale.
👉 Exemple marquant : la TSH
En France, les laboratoires considèrent généralement qu’une TSH entre 0,3 et 4,9 mUI/L correspond à une euthyroïdie (fonctionnement normal de la thyroïde).
Aux États-Unis, la fourchette est plus resserrée, et au-delà de 2,5 mUI/L, certains praticiens parlent déjà d’hypothyroïdie.
Ces différences montrent que même dans des pays à la pointe de la médecine, les interprétations sont loin d’être uniformes. L’Association américaine d’endocrinologistes cliniques recommandait déjà en 2003 de restreindre les niveaux de référence de la TSH, mais beaucoup de laboratoires et de médecins n’ont pas encore mis à jour leurs pratiques.
Autre point important : les normes fournies par les laboratoires sont des valeurs statistiques établies à partir d’une population donnée. Or, ces chiffres ne tiennent pas toujours compte de la variabilité individuelle. Une personne peut très bien se sentir bien avec des valeurs hautes alors qu’une autre présentera, avec la même valeur, des symptômes d’hypothyroïdie.
De plus, le dosage sanguin reflète uniquement les valeurs d’un instant T. Elles peuvent varier selon :
le moment de la prise de sang,
l’alimentation,
l’activité physique récente,
ou encore l’état de stress et de fatigue.
C’est pourquoi les symptômes cliniques doivent toujours primer sur les chiffres isolés.
La TSH reste une hormone messagère utile : elle reflète le niveau de stimulation de la thyroïde par l’hypophyse. Aujourd’hui, c’est la TSH ultra-sensible qui doit est utilisée, car elle est la méthode de dosage la plus précise. Mais attention : se limiter à la TSH seule n’a pas de sens. Dans certains cas, une simple TSH “dans les normes” masque en réalité un déséquilibre. Un bilan thyroïdien complet, incluant la T4 libre et la T3 libre, est bien plus pertinent pour comprendre un ralentissement hormonal. Cela reste problématique, car on ne peut pas évaluer correctement l’équilibre thyroïdien sans considérer le système dans son ensemble.
👉 En médecine fonctionnelle, certains experts estiment qu’une TSH « optimale » se situe entre 1 et 2 mUI/L — une fourchette plus stricte que les normes officielles. Mais là encore, ce n’est pas qu’une question de chiffres : ce sont les symptômes et la qualité de vie de la personne qui doivent guider l’évaluation.
Mon rôle n’est pas d’interpréter les analyses médicales, mais de vous aider à comprendre comment vos bilans s’intègrent dans une vision globale. En naturopathie, je travaille sur le terrain, en soutenant l’alimentation, la digestion, le foie, la gestion du stress et l’équilibre hormonal. L’objectif est de créer les meilleures conditions possibles pour que la thyroïde fonctionne harmonieusement, toujours en complément d’un suivi médical adapté.
Conclusion : TSH, T3, T4, comment interpréter vos résultats ?
Vous l’aurez compris, les bilans thyroïdiens (TSH, T3, T4) ne se résument pas à une simple lecture de chiffres. Les valeurs de référence varient selon les laboratoires, les pays et même les moments de la journée. C’est pourquoi une approche globale est indispensable : les symptômes cliniques doivent toujours être mis en regard des analyses biologiques.
👉 La TSH, la T3 et la T4 sont complémentaires :
La TSH indique la stimulation de la thyroïde,
La T4 représente la forme de stockage,
La T3 est l’hormone active, indispensable au métabolisme,
Et la T3 reverse peut jouer un rôle de frein.
En naturopathie, mon rôle n’est pas d’interpréter vos bilans médicaux, mais de vous aider à comprendre ce qu’ils impliquent pour votre équilibre global. Mon accompagnement consiste à soutenir les organes clés (foie, intestin, système hormonal, gestion du stress) et à optimiser vos apports nutritionnels pour que vos hormones thyroïdiennes puissent agir efficacement.
✨ En combinant un suivi médical adapté et un accompagnement naturopathique personnalisé, il est possible de retrouver énergie, clarté et sérénité au quotidien.
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Je suis Aurélie Llusca, naturopathe spécialisée dans les troubles digestifs et les troubles cutanés, praticienne en drainage lymphatique et massage Kobido. Je vous reçois au cabinet à Camblanes et Meynac, proche de Bordeaux et également en consultation à distance.
Ces conseils informatifs n'ont pas de valeur médicale et ne doivent pas se substituer à un traitement ou aux conseils d'un médecin, et doivent de préférences être envisagés sur les recommandations personnalisées d'un naturopathe.



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