Fonctionnement de la thyroïde : comprendre son rôle et ses impacts sur la santé
- Llusca Aurélie

- 25 sept.
- 10 min de lecture

Saviez-vous que la thyroïde est une glande endocrine en forme de papillon, nichée à la base de votre cou ? Malgré sa petite taille, elle agit comme le chef d’orchestre de votre organisme.
Énergie, poids, humeur, température, digestion, peau, fertilité… Ses hormones dirigent une multitude de fonctions vitales. Vous comprenez alors pourquoi, quand la thyroïde se dérègle, tout le corps perd son harmonie.
Bonne nouvelle : il existe des moyens simples pour la soutenir naturellement, en complément de votre suivi médical. Dans cet article, je vous explique le fonctionnement de la thyroide, pourquoi elle peut se dérégler et quelles sont les solutions pour l’accompagner au quotidien.
La thyroïde, un véritable chef d’orchestre
Imaginez un chef d’orchestre qui dirige les musiciens pour maintenir l’harmonie d’un concert. Les glandes endocrines, dont la thyroïde fait partie, fonctionnent de la même manière avec vos cellules. Elles utilisent des hormones comme messagers.
Mais qu’est-ce qu’une hormone?
Une hormone est une substance chimique produite par une glande endocrine. Elle est libérée dans le sang, circule dans tout l’organisme, puis va se fixer sur des récepteurs spécifiques présents sur certaines cellules. Comme une clé dans une serrure, cette fixation déclenche une réaction précise à l’intérieur de la cellule : activer la production d’énergie, stimuler une fonction, réguler une activité métabolique…
En d’autres termes, les hormones permettent à votre organisme de coordonner et réguler ses grandes fonctions vitales. Sans elles, il n’y aurait pas de synchronisation entre vos organes, et l’équilibre global de votre santé serait rapidement compromis.
Sur quelles fonctions agit la thyroïde ?
Les hormones produites par la thyroïde jouent un rôle déterminant dans :
La régulation du métabolisme énergétique : elles fixent le niveau de dépense au repos et influencent directement la gestion des lipides, protéines et glucides.
La température corporelle : elles participent au maintien d’une chaleur interne stable, indispensable à toutes les réactions chimiques du corps.
Le rythme cardiaque : elles modulent la fréquence et la force des battements du cœur.
La digestion et le transit intestinal : elles influencent la motricité intestinale, expliquant pourquoi un ralentissement thyroïdien entraîne souvent une constipation et, à l’inverse, une thyroïde trop active favorise la diarrhée.
Le système hormonal : la thyroïde interagit étroitement avec les hormones sexuelles et surrénaliennes. Elle impacte la fertilité, le cycle menstruel et peut même jouer un rôle dans les déséquilibres hormonaux comme le SOPK ou la ménopause.
La détoxification et le drainage : en stimulant le foie et les reins, elles favorisent l’élimination des déchets et le renouvellement cellulaire.
Le cerveau et le système nerveux : elle soutient la mémoire, la concentration et participent au développement cérébral, notamment pendant la grossesse.
La croissance des os : elles accompagnent la consolidation osseuse et la croissance chez l’enfant et l’adolescent.
Vous comprenez pourquoi la thyroïde est appelée le chef d’orchestre de l’organisme : ses hormones interviennent partout, de la digestion au cœur, en passant par l’humeur, la fertilité et même la solidité de vos os.
Comment fonctionne la thyroïde?
Le fonctionnement de la thyroïde repose sur un dialogue permanent entre le cerveau et la glande. Tout commence au niveau de l’hypothalamus qui sécrète la TRH (Thyrotropin Releasing Hormone). Cette hormone stimule l’hypophyse à produire la TSH (Thyroid Stimulating Hormone). Sous l’influence de la TSH, la thyroïde fabrique ses propres hormones.
La thyroïde produit en grande majorité la thyroxine, appelée T4, qui est une forme de réserve peu active, et en plus petite quantité la triiodothyronine, appelée T3, qui est la forme biologiquement active. Pour que le corps dispose de suffisamment de T3, une partie de la T4 doit être convertie en T3 grâce à une enzyme appelée 5’-désiodase. Cette conversion se déroule principalement dans le foie, mais aussi dans les reins, les muscles et l’intestin, ce qui explique pourquoi l’état de votre digestion et de votre microbiote peut influencer le fonctionnement de votre thyroïde.
Cette conversion dépend également de la présence de cofacteurs nutritionnels indispensables, comme l’iode, le sélénium, le zinc, le fer, le magnésium ou encore certaines vitamines (A, B, D). En cas de carence, la transformation de T4 en T3 se fait mal, et l’organisme peut fonctionner au ralenti.
Si vous souhaitez aller plus loin et comprendre en détail l’interprétation des bilans sanguins (TSH, T3, T4), je vous invite à lire mon article dédié : TSH, T3, T4 : interprétation et régulation des hormones thyroïdiennes
Les dysfonctionnements de la thyroïde
L’hypothyroïdie : quand le métabolisme tourne au ralenti
En cas d’hypothyroïdie, la TSH est généralement élevée (signe que l’hypophyse stimule la thyroïde pour qu’elle travaille davantage), tandis que les hormones T4 et T3 sont basses.
Concrètement, le corps fonctionne au ralenti :
frilosité,
fatigue persistante,
prise de poids malgré une alimentation identique,
rythme cardiaque ralenti,
transit intestinal lent avec constipation,
brouillard mental, baisse de concentration et troubles de la mémoire,
chute de cheveux et peau plus sèche.
Il existe deux formes principales d’hypothyroïdie :
L’hypothyroïdie avérée : TSH augmentée + T3 et T4 basses.
L’hypothyroïdie fruste (ou subclinique) : TSH légèrement élevée mais T3 et T4 dans la norme. Dans ce cas, les symptômes peuvent être bien présents, même si les analyses semblent « normales ».
L’hyperthyroïdie : quand le métabolisme s’emballe
À l’inverse, dans l’hyperthyroïdie, la TSH chute et les hormones T3 et T4 augmentent.
Le corps tourne à plein régime, ce qui entraîne :
perte de poids rapide malgré un appétit conservé,
rythme cardiaque accéléré avec palpitations,
bouffées de chaleur et sueurs,
transit accéléré pouvant aller jusqu’à la diarrhée,
nervosité, anxiété, irritabilité,
parfois insomnie, émotivité et sensation d’être « à fleur de peau ».
Nota Bene
Il arrive qu’une hypothyroïdie survienne après une hyperthyroïdie : l’organisme, trop sollicité, finit par s’effondrer.
Et si les bilans biologiques (TSH, T3, T4, anticorps) sont essentiels, ils ne suffisent pas toujours à poser un diagnostic. Seul un médecin, et idéalement un endocrinologue, peut confronter vos résultats aux symptômes pour confirmer la présence d’une dysthyroïdie.
Les maladies auto-immunes de la thyroïde
Deux affections fréquentes expliquent une grande partie des dérèglements :
La thyroïdite de Hashimoto : le système immunitaire attaque les cellules de la thyroïde. Dans un premier temps, il peut y avoir une phase d’hyperthyroïdie transitoire, mais la maladie évolue ensuite vers une hypothyroïdie chronique.
La maladie de Basedow : ici, des anticorps stimulent de façon excessive les récepteurs de la TSH, ce qui entraîne une hyperthyroïdie parfois accompagnée d’atteintes oculaires (exophtalmie).
Les causes des dysfonctionnements de la thyroïde
Comme toute glande endocrine, la thyroïde peut se dérégler sous l’influence de nombreux facteurs. Ces causes sont souvent multifactorielles : terrain génétique, alimentation, stress, infections, exposition aux toxiques… Voici les principales pistes à connaître.
Les causes de l’hypothyroïdie
L’hypothyroïdie survient quand la thyroïde ne produit pas assez d’hormones T3 et T4, entraînant un ralentissement global de l’organisme.
Parmi les causes les plus fréquentes, on retrouve :
Les carences nutritionnelles : en iode, sélénium, fer, zinc, magnésium, tyrosine (acide aminé issu des protéines). L’alimentation reste donc un levier majeur.
Les régimes trop stricts ou amaigrissements rapides : ils perturbent la conversion de la T4 en T3 et favorisent la production de T3 reverse, une forme inactive.
Les maladies auto-immunes : principalement la thyroïdite de Hashimoto.
Certains médicaments : par exemple la cordarone (antiarythmique), les bêtabloquants, certains antibiotiques ou anti-inflammatoires.
La pilule contraceptive ou certains traitements hormonaux substitutifs : en cas de mauvaise tolérance, ils réduisent l’efficacité des désiodases (les enzymes responsables de la conversion T4 → T3), ce qui peut expliquer fatigue, humeur basse, prise de poids.
L’hyperœstrogénie (excès d’œstrogènes, vraie ou relative), qui peut accentuer les troubles thyroïdiens.
Le stress chronique et l’excès de cortisol, qui détournent la conversion vers la T3 reverse.
Les maladies inflammatoires chroniques (polyarthrite, maladies intestinales, etc.).
L’altération des fonctions hépatiques : le foie étant un organe central pour la conversion de T4 en T3.
L’exposition aux métaux lourds (mercure, aluminium, fluor, bromure).
Les causes infectieuses : thyroïdite subaiguë de De Quervain (origine virale), infections à EBV (mononucléose), Helicobacter pylori, maladie de Lyme, candidoses chroniques.
La grossesse : les besoins en iode augmentent, rendant la carence plus fréquente.
L’excès d’alcool, de tabac, de caféine et de sodas : qui fragilise l’équilibre hormonal et hépatique.
L’impact émotionnel : au-delà des causes physiologiques, un choc émotionnel important (deuil, séparation, surcharge de stress, burn-out) peut aussi jouer un rôle dans le déclenchement d’un dérèglement thyroïdien. En consultation, il n’est pas rare d’observer qu’un épisode difficile sur le plan affectif ou psychologique correspond au moment où la thyroïde a commencé à “ralentir”. Le stress chronique et l’émotionnel non exprimé fatiguent l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien, perturbent la sécrétion hormonale et accentuent les déséquilibres.
Les causes de l’hyperthyroïdie
L’hyperthyroïdie correspond à une thyroïde trop active, produisant un excès d’hormones thyroïdiennes et accélérant ainsi le métabolisme.
Les principales causes sont :
La maladie de Basedow : maladie auto-immune où des anticorps stimulent excessivement la thyroïde.
Un goitre multinodulaire toxique : plusieurs nodules qui deviennent autonomes et sécrètent trop d’hormones.
Des nodules thyroïdiens isolés (adénome toxique).
Les thyroïdites :
thyroïdite subaiguë de De Quervain (d’origine virale),
thyroïdite médicamenteuse (ex. : interféron, lithium),
thyroïdite post-radique (après radiothérapie).
Excès d’apports iodés (algues, compléments, certains médicaments à base d’iode comme l’amiodarone).
Stress oxydatif et carences : un déficit en antioxydants et cofacteurs peut perturber l’équilibre et aggraver une hyperthyroïdie installée.
Facteurs génétiques et immunitaires : prédispositions familiales, épigénétique.
Soutenir naturellement sa thyroïde grâce à la naturopathie
La naturopathie et la santé fonctionnelle ne remplacent jamais le traitement médical prescrit par un endocrinologue, mais elles peuvent être d’une aide précieuse pour accompagner le terrain. L’objectif est de soutenir les organes clés, d’optimiser les ressources dont la thyroïde a besoin et de rétablir un équilibre global.
Une alimentation adaptée et riche en micronutriments
L’alimentation est le socle. Elle doit apporter les nutriments essentiels à la fabrication et à la conversion des hormones thyroïdiennes :
Iode : présent dans les produits de la mer, certaines algues (avec prudence), les œufs, le sel iodé. ⚠️ Jamais de supplémentation sans bilan
Sélénium : noix du Brésil (en petite quantité), œufs, ail, oignons, céréales sans gluten.
Zinc : graines de courge, fruits de mer, jaunes d’œufs, légumineuses.
Fer : lentilles, spiruline, viande rouge (selon les profils).
Magnésium : oléagineux, légumes verts, cacao.
Tyrosine : acide aminé issu des protéines (poissons, œufs, oléagineux, avocat).
Vitamines A, B, D : nécessaires à la conversion de T4 en T3.
En parallèle, on veille à limiter les aliments ultra-transformés, les excès de sucre, d’alcool, de caféine et les graisses trans. Les crucifères (chou, brocoli, navet…) ne sont pas interdits mais se consomment plutôt cuits, surtout en cas d’hypothyroïdie.
Un foie en bonne santé
Le foie est la “salle de transformation” où la T4 (thyroxine) est convertie en T3 (triiodothyronine active).
On le soutient en évitant l’alcool, les sucres raffinés et les excès de café.
On mise sur les cofacteurs indispensables aux enzymes hépatiques : sélénium, zinc, vitamines B et C, acides aminés soufrés (ail, oignon, radis noir).
Une bouillotte tiède sur le foie peut même aider à relancer la circulation et le drainage.
Un système digestif équilibré
20 % de la conversion T4 → T3 se fait dans l’intestin grâce au microbiote.
Un microbiote sain, nourri de fibres prébiotiques (fruits, légumes, légumineuses) et renforcé par des probiotiques adaptés, participe à la bonne activation des hormones.
Soutenir la muqueuse intestinale avec la glutamine ou les oméga-3 permet de réduire la perméabilité et l’inflammation, fréquentes dans les maladies auto-immunes de la thyroïde.
Un système hormonal mieux régulé
La thyroïde est en interaction constante avec les hormones sexuelles et surrénaliennes.
En cas d’hyperœstrogénie (excès d’œstrogènes), il est essentiel de favoriser l’élimination naturelle de ces hormones via le foie et les intestins.
Travailler sur l’équilibre hormonal global permet d’améliorer la tolérance aux cycles, à la contraception ou aux traitements hormonaux substitutifs.
Une hygiène de vie favorable
Gestion du stress : respiration, cohérence cardiaque, yoga, méditation, massages. Le stress chronique augmente la production de T3 reverse, une forme inactive qui fatigue l’organisme.
Activité physique régulière : la marche quotidienne, le renforcement doux ou le yoga dynamique aident à relancer le métabolisme et à réguler l’humeur.
Sommeil réparateur : il permet de maintenir l’équilibre de l’axe hypothalamo-hypophysaire.
Réduction des toxiques : tabac, alcool, perturbateurs endocriniens (plastiques, pesticides, cosmétiques non naturels).
Des analyses fonctionnelles et nutritionnelles
En santé fonctionnelle, on ne s’arrête pas à la TSH. On explore aussi la T4 libre, la T3 libre, parfois la T3 reverse, les anticorps (anti-TPO, anti-TG, TRAK), mais aussi le statut en vitamine D, fer, zinc, sélénium, magnésium. Ces analyses permettent de personnaliser l’accompagnement et d’identifier les véritables blocages.
En travaillant sur ces différents piliers — alimentation, foie, digestion, système hormonal, hygiène de vie et micronutrition — on soutient naturellement la thyroïde et on améliore l’équilibre global de l’organisme. Bien sûr, cela se fait toujours en parallèle d’un suivi médical, surtout dans le cas de traitements hormonaux (Levothyrox, L-thyroxine, etc.) ou de maladies auto-immunes comme Hashimoto ou Basedow.
Conclusion
Vous l’aurez compris, la thyroïde n’est pas une glande comme les autres : c’est un véritable chef d’orchestre qui donne le tempo à l’ensemble de votre organisme. Quand elle ralentit, tout se fige. Quand elle s’emballe, tout s’accélère. Ses dérèglements peuvent donc avoir des conséquences multiples : fatigue, troubles digestifs, variations de poids, problèmes cutanés, perturbations du cycle…
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe de nombreux leviers naturels pour soutenir son fonctionnement. Une alimentation riche en micronutriments, un foie et un intestin en bonne santé, un équilibre hormonal global, une hygiène de vie adaptée et une gestion du stress sont autant d’axes sur lesquels nous pouvons agir ensemble.
En tant que naturopathe spécialisée en micronutrition et troubles digestifs, je vous accompagne pour comprendre vos résultats, identifier vos carences éventuelles et mettre en place des solutions personnalisées. Mon rôle n’est pas de remplacer le suivi médical, mais de vous aider à créer un terrain favorable pour retrouver énergie, sérénité et équilibre.
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Je suis Aurélie Llusca, naturopathe spécialisée dans les troubles digestifs et les troubles cutanés, praticienne en drainage lymphatique et massage Kobido. Je vous reçois au cabinet à Camblanes et Meynac, proche de Bordeaux et également en consultation à distance.
Ces conseils informatifs n'ont pas de valeur médicale et ne doivent pas se substituer à un traitement ou aux conseils d'un médecin, et doivent de préférences être envisagés sur les recommandations personnalisées d'un naturopathe.





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